La pleine lune, le jour du mois où je ne suis plus moi. La seule nuit où je ne contrôle rien. Et pourtant je m'étais juré de rentrer dans ma geôle avant que cette dernière ne tombe, que le soleil laisse place à cette lune meurtrière. Mais bon voilà j'ai aussi droit à mes moments de dépression. J'avais déplu à la reine. Je n'avais pas ramenais sa fille dans les délais. Et cela lui avait carrément déplu.

Physiquement je n'étais pas bien. Les dix coups de fouets qui vait suivit l'engueulade avaient été durs. Mais plus difficile encore, avoir déçu celle que je prenais pour ma mère adoptive. J'avais trahi sa confiance te cela je ne le supportais pas. J'étais donc parti en ville.

Après avoir déambulé quelques heures en ville, je m'étais décidé à aller boire un coup. Je me rendais donc dans le bar que m'avais montré la jeune princesse. Mais le sois disant "1 coup" se transforma en plusieurs. Je partais, la tête ailleurs. Je sentais déjà les effets de la lune sur moi. Ou bien étais-ce ceux de l'alcool ? En tout cas je ne payais pas sans m'en rendre compte et sortais du bar sans demander mon reste.

Je titubais comme pas permis. Non pas à cause de l'alcool mais du fait que je tentais de retenir ma transformation. Les nuits de pleines lunes, il ne faut pas croiser mon chemin. Soldat telmarins ou espion narnien, je ne faisais aucune différence. Sauf peut être les poils quand je me chopais un faune. Enfin bref me voilà titubant sur les routes allant vers le château. Ma reine devait avoir noter mon absence et avait surement lever la même troupe que d'habitude.

Me retrouver ainsi dans les rues, voilà prêt de six ans que ce n'était pas arrivé. Et la dernière fois j'avais massacré seize personnes. Bien sur le roi avait fait passé cela pour une attaque des narniens que ses troupes avaient réussi à arrêter. Cela avait renforcé sa politique ce qui me permis d'avoir une remise de peine. Ce jour là, je ne fus condamné qu'à cinquante coups de fouet. Moitié moi que d'habitude.

Enfin bon là n'est pas le propos. Il fallait que je rentre vite au château. Mais plus j'avançais, plus je ressentais le loup grandir en moi. Bientôt je ne tiendrais plus. Il fallait que je me dépêche. J'avançais d'un pas de plus mais la douleur était insoutenable. Pourtant il ne fallait pas que je hurle.

C'est alors qu'une jeune femme passa mon bras autour de ses épaules. Je tournais vers elle mon regard. Je sus dès l'instant où je posais mes yeux sur elle que je ne pouvais plus lutter. Je percevais absolument tout, des ports de sa peau jusqu'au vent virevoltant dans ses cheveux :

"Fuyez..........ARRRRRRRRRRRRRRRGH"

Je me pliais en deux sur le sol. Je ne pouvais plus tenir. Quelques secondes plus tard, après quelques hurlements de plus et des bruits de vêtements déchirez, un loup gigantesque faisais place au jeune homme charmant.

La souffrance qui fût mienne s'estompa laissant place à un sentiment de liberté et de puissance immense. Une petite chose se traînait à mes pieds, reculant à tâtons. Je m'avançais vers elle, conquérant. J'avais faim. Je voyais la panique s'instiller dans ses yeux. Je me léchais les babines. Je me posais sur mes quatre pattes afin de pouvoir me mettre à courir si jamais ma proie venait à s'enfuir ou si un problème surgissait.

Je sentais en moi un tel sentiment de liberté que j'en profitais. Je ne m'étais jamais sentis aussi libre depuis de nombreuses années. L'air frais battait mes poils, le souffle court de la jeune femme paniquée exacerbé mon sentiment de puissance, son odeur m’excitai, le sang sur ses mains meurtries à force de s'appuyer dessus m'alléchait.

J'étais enfin à sa hauteur. J'avançais mon museau et le mettais à la hauteur de sa tête, humant l'air, son parfum, son odeur. Une nouvelle fois je me léchais les babines laissant de la bave couler sur ses vêtements. Je hurlais à la lune afin d'annoncer mon retour, ma libération, ma puissance.

C'est alors qu'un bruit derrière moi me distrait. Je me retourne vivement et voit un soldat s'enfuir. Hors de question qu'il donne ma position. Et puis lui il court. La chasse n'en sera que plus excitante. Je met un coup de patte à ma proie pour l'amocher un peu et pouvoir la suivre à son odeur. Je me lèche la main pleine de sang et disparais dans la nuit.

Je retrouve l'homme sans problème. Son armure le trahi. Je le poursuit sans relâche pour m'amuser. Puis quand cette chasse n'a plus aucun sans, je bondis. Le soldat se retourne et je vois la dernière lueur de vie s'éteindre au plus profond de ses yeux. Ma main venait de transpercer son armure et son corps. Je la sortais, son cœur émis les derniers battements dans ma main. Je me repaissais de ce dernier.

Puis je reprenais ma chasse principale. La jeune fille avait bien sur eu le temps de s'enfuir. Je humais dans l'air son parfum délicat ainsi que l'odeur de son sang. Ma chasse reprenait de plus belle

Son odeur me mena directement dans les bois. Pas de chance pour elle, je suis un prédateur encore plus dangereux quand on m'offre la chance de me cacher dans la pénombre. Quelques gardes tentèrent de m'arrêter à la sortie de la ville mais je les réduisait en pièce sans trop de problème. seul un me blessa au torse. Je crois qu'il connu donc le sort le plus atroce. Le museau et les dents pleines de sang, une entaille sur le poitrail, je me précipitais à la suite de ma proie dans cette forêt noire.

Elle était vide. Comme si tous les animaux étaient avertis de ma présence. Rien ne me fis donc encombre. Je humais l'odeur de la jeune femme. Quelle joie de retourner à la chasse après de si longues années. Je me sentais libre, je n'étais plus l'esclave de personne. Je pouvais faire ce que je voulais. Ce sentiment je ne l'avais plus ressentis depuis longtemps et autant dire que j'allais en profiter. Je me rapprochais d'elle. Je le sentais. L'excitation montée.

J'allais jouer avec elle, avant de la manger doucement. Je m'avançais silencieusement désormais. A pas de loup comme qui dirait. Son odeur se rapprochait. Je passais sous l'arbre dans lequel elle était en faisant style de ne pas la voir et je me laissais disparaître dans le brouillard montant. Je me cachais attendant qu'elle veuille bien descendre. Si elle ne le faisait pas, alors ce serait une partie de chasse dans les hauteurs.

Quand la jeune femme se retrouva pendue par les pieds, dans le vide béant d'environ trois mètres, je me précipitais sous l'arbre prêt à attendre ma proie. Mais au bout de quelques secondes, un énorme bruit se fît entendre. De la lumière arrivée dans notre direction. Je déguerpissais donc avant que les gardes n'arrivent. En plus ont pouvait parier qu'il devait y avoir le chevalier qui m'avait capturé lors de ma dernière cavale.

Je me souviens qu'à l'époque lui comme moi avions reçu notre lot de coups mais je dois avoué qu'il me faisait un peu peur. Et je ne m'étais pas trompais. Je sentais son odeur parmi la troupe. La jeune femme était donc sauvé. Quoi que j'étais encore dans mon habitat naturel et puis j'étais devenu plus fort, plus malin et surtout le soldat devait avoir vieillit. Je n'avais donc pas perdu.

Ma chasse devenait juste un peu plus alléchante encore. Je disparaissais donc encore une fois dans la brume. Je guettais. Après avoir récupéré la jeune femme, la colonne de soldat se remis en marche alors qu'une petite troupe partait visiblement à ma recherche. En tête de ce commando, ce soldat en armure rouge qui m'avait autrefois mis en échec.

Il fallait que je fasse vite. La nuit avait avancé. Je dirais que cela fait au moins quatre heure que je chassais cette femme. Il ne me restait donc plus beaucoup de temps. Environ trois heures je pense. Après mes pouvoirs ne serait plus. Je me préparais donc à une embuscade si je poursuivais la troupe avec la jeune femme.

Ce puissant guerrier avait dû préparer. Je devais donc d'abord détruire cette troupe afin d'être sur que rien ne m'arrive. Je grognais ce qui eu pour effet d'attirer l'attention des soldats. Le chevalier hurla dans la nuit de me montrer. Bien sur je ne le ferais pas. Je ne vais pas me précipiter à un contre six. J'ai beau être puissant, je sais reconnaître le danger.

Je contournais donc la troupe en silence et attendais qu'elle se mette en marche. La traque de ce guerrier serait tout aussi excitante. Je sentais l'adrénaline me booster. Je me précipitais sur le dernier de la colonne et lui arrachais la gorge dans un profond silence. Je sautais ensuite d'arbre en arbre et massacrais deux autres gardes. Mais je fus repéré. Les deux autres soldats sortirent des épées en argent.

Le guerrier lui s'avança vers moi et intima à ses soldats de prendre des positions stratégiques afin que je ne puisse pas fuir. Je remarquais alors que j'étais tombé dans un piège. sans que je ne le remarque il m'avait mené à l'orée du bois. Une bonne heure avait donc due s'écouler. La troupe avec la jeune femme m'entourait. La jeune femme était un peu plus loin.

Le combat qui s'ensuivit fut d'une rare violence. Mes adversaires autant que moi recevions notre lot de blessures. Mais comme je le pensais, le chevalier avait vieillit. Et quand je me retrouvais enfin contre lui seul, il était à bout de forces. Je me jetais sur lui. Dans un dernier élan héroïque, alors que mes crocs s'enfonçaient profondément dans sa gorge, sa lame traversa mon épaule de part en part.

Je hurlais de douleur en me transformant en humain alors que les premières lueurs du jours perçaient les ténèbres.

Je me tordais dans tous les sens tellement la douleur était grande. La jeune femme s'avança vers moi et m'aida à me relever pour me mener à un cheval. Je hurlais quand elle me releva. L'épée du guerrier sortie de mon épaule. Même mort, le bougre serait son épée de toutes ses forces.

Elle m'aida à me mettre sur un cheval. Nue comme un vers, je tremblais de froid. L'hémorragie n'y était pas pour rien je pense. Je perdais énormément de sang. Déjà que j'avais pris des blessures assez importantes durant la bataille, celle-ci avait finie de m'achever. Je passais de grand prédateur à un moucheron qu'il était facile de vaincre.

Je me demandais comment la reine allait réagir. Sans doute comme à l'époque. Sauf que dans mon état, elle allait me tuer. Je ne résisterais pas au fouet. La jeune femme fis alors allusion à ce que je lui devais. Je levais mon regard vers elle difficilement et lui souriais :

"Si vous ne me menez pas au château, je vous donnerais bien plus. Pitié chez vous. Pas......Chât...."

Je m'évanouissais. J'avais le teint blafard sans doute vu la blancheur de mes mains. J'espérais juste qu'elle allait respecter ma demande. Dans mon état je ne pouvais plus lutter.

Je me réveillais avec une vive douleur dans l'épaule. Je regardais autour de moi. Je n'étais pas au château. Elle m'avait donc écouté. La jeune femme était assise non loin sur un tabouret. Visiblement elle avait nettoyé ma blessure et l'avait bandé. Je lui souriais péniblement :

"Merci Madame. Je ne vous ai pas fait de mal au moins."

Je m'en voulais de ne pas avoir su me contenir. Je savais aussi ce que je risquais si je retournais au château. Mon arrêt de mort était surement déjà signé. Mais je ne voulais pas mourir. Même si ma vie n'était pas parfaite, j'étais heureux de servir Jason, son père, dame Esméralda, la reine. Je voulais encore continuer de les servir. Hors je savais aussi que ce que je venais faire n'allait pas m'être pardonné.

Je me tournais pour faire face à la jeune femme. J'essayais de me redresser mais à peine j'appuyais sur mon bras que la douleur me traversa et que je retombais lourdement sur le lit. Mon bandage se tenta de rouge en un instant. Je retenais un cri de douleur mais pas mes larmes qui coulèrent le long de mon visage :

"Je vous rembourserais madame. Et si je n'ai pas assez, je serais heureux de vous servir d'esclave pour payer ma dette."

J'espérais aussi qu'elle n'avait pas avertie des gardes ou quelque chose de ce genre :

"Par contre veuillez ne pas parler de moi à qui que ce soit. Sinon je risque de salir bien plus que quelques draps. Les chevaliers ne prendront pas de risque. Ils me décapiterons ici."

Je regardais la jeune femme :

"Au risque de vous choquer, je ne me contrôlais pas cette nuit. Combien de personne ai-je tué ? Pouvez vous m'apporter de l'eau ?"

Je me taisais et cachais mes yeux afin de cacher mes larmes.

La jeune femme quitta la chambre et revins quelques minutes plus tard avec un verre d'eau dans les mains. Elle le plaça dans ma main valide et m'aida à me redresser. Je frémissais au contact de ses mains. Je le regardais et la remerciais pour le verre d'eau que je bu d'une traite. Cela me fis tousser. Mais étrangement je me sentais un peu mieux.

Quand elle m’annonça que j'avais au moins tué dix personnes, je baissais les yeux et me mis à trembler. J'avais encore fait des victimes. Pourtant je m'étais promis de ne plus jamais en faire. Malheureusement, cette chose à l'intérieure de moi, je ne pouvais pas la contrôler les nuits de pleine lune. Les larmes tombaient sur la couverture alors que je déposais ma tête contre son épaule.

J'écoutais ses questions et relevais le regard vers la jeune femme quand je n'entendis plus sa voix :

"Je suis un loup garou. Cette chose que vous avez vu cette nuit, ce n'était rien d'autre que moi. D'habitude je me contrôle. Sauf une fois par mois. Le jour de la pleine lune, c'est elle qui me domine. Mais je ne comprend pas. Cette créature est normalement narnienne. Hors selon le seigneur Miraz, je suis né à Telmar."

J'essayais de me calmer mais j'en étais foutrement incapable. J'avais assassiné de sang froid une dizaine de soldats cette nuit. Mes larmes reprirent. Je voulais réparer cela. Revenir dans le passé et ne pas rester dans ce bar jusqu'à la nuit. Mais j'en étais incapable. Une seule créature semblait avoir le pouvoir de cela. Aslan. Cette créature narnienne. Visiblement un dieu.

C'était donc décidé. Je fuirais vers Narnia quand j'irais mieux. Il fallait que je comprenne ce qu'il m'était arrivé et comment le contrôler. En attendant il fallait que je me rende utile ici :

"Je vous servirais madame. Désormais je ne suis plus le bienvenue au château. J'obéirais quelque soit l'ordre que vous me donnais."

La jeune femme semblait se poser tout un tas de questions mais je décidais de répndre qu'à la plus importante en premier. Il était vrai que je ne m'étais pas présenté :

"Je m'appelle Liam Romain Jamison. Je suis esclave de Dame Miraz depuis ma plus tendre enfance. Et si je ne suis plus le bienvenue au château, c'est parce que il y a six ans, il est arrivé la même chose. Le roi m'a laissé une chance mais je viens de la consumer cette nuit. Si jamais je retourne là-bas c'est la mort qui m'attend."

Ensuite comment savoir que c'est moi qui ai tué tous ces gens ? Ben simplement parce que je suis le seul loup de telmar et que je n'étais pas dans ma cage cette nuit. Mais avais-je bien besoin de lui dire ? Elle semblait penser que nous étions plusieurs. Lui dire que j'étais le seul ne serais-ce pas trahir Miraz un peu plus et mettre en danger la jeune femme. Jusque là, elle pouvait mentir comme le montrait ses paroles. Elle pourrait donc dire qu'elle m'a trouvé dans un piteuse état sur la route si jamais on venait à lui poser des questions. Et puis je pense que dame Esméralda la protégerait.

"Je suis le seul loup dans la région. Il ne fait donc aucun doute de ma culpabilité."

La tête commençait à me tourner. Visiblement le sang n'avait pas cessé de couler. Le tissu commençait à suinter :

"Il va falloir que vous me soigniez. Le temps que le régénération fasse effet. Vous allez devoir suivre mes directives. Il vous faut une longue aiguille et du fil fin et un alcool fort."

Je regardais la tête de la jeune femme. L'avais-je choqué ? Sans doute. Mais il fallait suturer la plaie pour que ma régénration se fasse plus vite et surtout pour que j'arrête de perdre du sang.

La jeune femme revint très vite avec ce que je lui avait demandé. Mais elle m'avertie que ça aller faire mal et que ce ne serait pas beau à voir. Je lui souriais timidement. Je ne sais pas si c'était le fait qu'elle m'avait sauvé, ou le fait que j'ai perdu beaucoup de sang, ou autre chose, mais en tout cas, en cet instant, je trouvais cette femme charmante et d'une beauté troublante. Je la regardais et finit par lui dire :

"Et il faudra faire les deux cotés. Alors dans un premier temps versez un peu d'alcool sur la blessure. Ensuite passez le fil dans l'aiguille et plongez le tout dans la bouteille pour désinfecter aussi."

De ma main valide je déchirais le linge qui protégeait ma plaie. Effectivement ce n'était pas beau à voir. J'avais eu de la chance. Un peu plus bas et ma vie aurait prit fin. L'avantage, c'était que la jeune femme, même sans notion de médecine, avait fait ce qu'il fallait pour éviter une quelconque infection. Je lui souriais de nouveau. Elle devait être dégoutée :

"Vous en faite pas. Par contre me vomissez pas dessus. Ma blessure risquerait de s'infecter. Et puis vous seriez obligé de m'aider à me laver."

Je rigolais. Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais étrangement bien ici. Était-ce le fait que quelqu'un s'occupe de moi alors que ça ne m'étais jamais arrivé ? Allez savoir. En tout cas la jeune femme n'était pas étrangère à tout cela :

"Ensuite pincez la plaie pour rapprocher les chairs. Après....Ben c'est comme de la couture sauf que ça va saigner un peu. Et surtout allez-y d'une main ferme. Il faut que ça serre. Et puis si je m'évanouis faites de même de l'autre coté. Quand ce sera fait désinfectez les deux cotés et remettez un bandage propre."

Je ne disais plus rien et lui fît un signe de tête pour lui signaler que j'étais prêt.

Je serrais les dents pendant que Layla faisait son travail. Enfin plutôt le travail que je lui avait donné. Elle se débrouilla plutôt bien malgré le fait qu'elle ne semblait pas du tout à l'aise. J'avais perdu beaucoup de sang et je sentais ma tête tournée. Je fermais donc les yeux quelques secondes afin de tout remettre d'aplomb.

La jeune femme me rebanda l'épaule et de ma main valide je prenais le reste de la bouteille qu'elle avait amené et la buvait d'une traite avant qu'elle n'ai le temps de dire quoi que ce soit. Je regardais alors la jeune femme :

"Merci beaucoup. Je vous en serais à jamais reconnaissant."

Je respirais un bon coup. Plus aucuns risques que la plaie s'infecte ou quoi que se soit. Et bientôt on ne verra plus cette vilaine blessure. Je rigolais en la voyant sourire un peu. Son dégoût passait peu à peu :

"Oui c'est bon ne vous en fait pas. Je vais vite guérir. Dans deux jours on ne voit plus rien."

Je réfléchissais ensuite au reste. Est-ce que vraiment je ne pouvais pas rester ? Les soldats devaient me croire dans la forêt à l'heure actuelle. Même sans doute me savaient-ils blessé vu le sang laissé sur la scène de combat. Alors il ne chercheraient pas immédiatement en ville. Je me tournais vers la jeune femme :

"A l'heure actuelle, les soldats doivent battre la forêt à la recherche d'un loup blessé. Et puis je me dois de rester. Il faut que je vous rembourse. Je vous ferais le ménage et la vaisselle si vous le souhaitez. Plus encore si cela vous ciez."

La jeune femme reprenait peu à peu ses couleurs normales. Elle semblait très surprise de ce qu'elle venait de faire. Mais elle avait de quoi être fier. Bien sur ce n'était pas des sutures de professionnel mais le but de ces dernières n'étant que d'éviter que je me vide de mon sang, elles suffiraient amplement. Maintenant il fallait que je me tienne calme et que mes pouvoirs fassent effet. Je fermais donc les yeux afin de me reposer après avoir entendu les paroles de la jeune femme. Je sentis qu'elle réajustait les couvertures sur mon corps puis le sommeil me gagna.

Je me réveillais sans doute quelques heures plus tard. Par la fenêtre, un soleil couchant brillait d'orange. Cependant je n'eu pas le temps de réfléchir à combien de temps j'avais dormi. J'esquivais de justesse un coup d'épée qui traversa le sommier du lit. Je sautais au sol en esquivant un second. Je m'appuyais sur mon bras blessé et m'écrasais lourdement sur le sol. Un soldat ricana et m'attrapa par les cheveux :

"Gentil louveteau gentil."

Il puait l'alcool. Les relans qu'il exalait me donnèrent envie de vomir. J'allais me relever quand une épée traversa mon genou droit puis le gauche. Je hurlais de douleur. Une nouvelle fois la brute ricana et me pris part mon bras blessais, me tirant en dehors de la chambre, ce qui me fit émettre un nouvel hurlement. Dans la taverne tout était calme. Les clients étaient tenus en respect par les gardes. Le chevalier me mena au dehors, me tirant vers un échaffaud visiblement monté rapidement. Une jeune femme était déjà à genoux, le prince Jason brandissant son épée au dessus de son cou :

"Non seigneur pitié elle n'a fait que me ...."

La tête de Layla roula sur l'estrade avant de s'écraser devant les villageois. Une nouvelle fois mes poumons prouvèrent que j'avais une voix puissante. Le chevalier me tira sur l'estrade, mon corps rebondissant sur les marches. Je m'attendais à devoir moi aussi poser la tête sur le billeau mais Jason ordonna que l'on me relève et que l'on m'attache. C'est alors que je remarquais aussi qu'un chevalet avait été installé. Les soldats s'éxécutèrent et me voilà présenté à la foule comme un narnien ayant assassiné plusieurs soldats. Que je méritais d'endurer mille morts avant que l'on me laisse mourir. Les villageois applaudirent et bientôt un chaudron remplie de braise, avec des lames à l'intérieure fût approché. Jason pris alors une des lames et l'enfonça dans mon flan.

Je me réveillais en sursaut, baigné de sueur dans la chambre d'hotel. Je me levais et titubais jusqu'à la bassine d'eau. Je plongeais la tête dedans. Ensuite, je passais une serviette autour de ma taille et titubais le long du couloir. Je tendais l'oreille. Il ne semblait plus y avoir personne. J'avançais donc lentement vers le bar. Effectivement, plus personne n'était là sauf Layla qui passais un chiffon sur ce dernier. Je m'avançais doucement vers elle, ma tête tournant toujours autant :

"Excuse moi tu aurais un truc à manger ?"

Je lui prenait le chiffon des mains et m'affairais à nettoyer le reste du bar et les quelques tables alentour. Je m'asseyais de temps à autre pour reprendre mon souffle. Mais je m'arrêtais au bout d'une table et demi. Ma tête tournait tellement que je m'affalais sur une chaise lourdement en fermant les yeux. Si je continuais j'allais m'évanouir. J'attendais donc bien sagement la jeune femme étendu sur la table.