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Je suis une fée. Oui malgré le faite que je suis un homme, je reste une fée. Nous sommes plutôt rares dans nos autres espèces, en fait, nous passons derrière les femmes car elles incarnent la beauté, la sagesse, et l’agilité. Nous les mâles fées, c’est plus compliqué. Nous sommes des guerriers, souvent avec une carrure carrée, nous n’obéissons car notre instinct et nous massacrons les meurtriers. Nous sommes votre protecteur, mais personne ne le sait, personne ne nous voit. Les mâles fées n’existent pas. Et pourtant moi, Even, je suis là. Nous n’étions que quatre dans ma tribu. Quatre, et aujourd’hui je suis le seul. Car nous avons été détruits, nous les êtres si parfaits et si calme. Détruits par la rage des hommes, par la haine de nous voir meilleurs qu’eux et unis.
Tout avait commencé quand l’étoile est arrivée. Avant nous étions loin d’eux, cachés dans des forêts denses et protégeant notre patrie quand le danger s’approchait. C’était notre rôle à nous. Tuer ceux qui pouvaient nous chercher, même les plus innocents. Mon peuple et moi vivions au fond de la forêt sur l’île de Brenn. L’îlot était peu exploité et nous avions toujours assez à manger. Les femmes s’occupant des animaux et de la protection de la forêt.
Je suis l’un des seuls fils. La reine des fées, Erabéla, était notre mère à tous sur l’île. Elle ne conçut que quatre fils, Irlien, Baseyn, Ovnien et moi, Even. Le premier était une fée mort-née. On l'enterra aussitôt et elle se remit au travail. Mes trois frères furent très obligés d'apprendre à nous défendre, épée, couteau, hache, arc, tout nous fut apprit par la Reine. Puis après des années intenses d’acharnements et d’entrainements, nous furent proclamés Fées. C’était un honneur pour un mâle d’avoir ce titre. Nous étions l’élite, la réussite de notre peuple, présent pour les aider, les servir, les protéger. Mais malheureusement, nous fument vite secouer par de nombreux ennemis extérieurs.
Les premiers que j’ai pu rencontrer furent les enfants. Ils étaient petits, toujours à peu près de la même taille, et avec un sourire de joie qui trônait toujours sur leurs visages. Pourtant, nous, les mâles fées avions reçus des ordres bien précis. Tuer. Ne laissez aucunes traces d’intervenants extérieurs à notre race. Et c’est ce que nous fîmes. Nous tuions ses enfants sans comprendre pourquoi nous le faisions. Nous étions des bêtes assoiffés de sang, comme on nous l’avait apprit.
Les humains découvrirent bien vite que leurs petits disparaissaient jours après jours. Ils se mirent à la recherche d’un assassin. Lorsqu’ils nous trouvèrent nous n’étions pas prêts. Ce fut cent hommes contre trois fées. Ce jour là, nous perdîmes Ovnien, qui fut resté à la main des tueurs. A partir de ce jour là, notre peuple fut poussé à l’exil, dans les grottes, loin du soleil, de l’eau, de l’air.
La Reine nous en voulait beaucoup, elle avait été furieuse que nous soyons si stupides, sans cerveau. Pour nous punir, elle décida de nous lancer un défi. Après mûr reflexion, elle choisit un duel. Un duel à mort. L’un contre l’autre, frère contre frère. Baseyn contre Even. La récompense était claire : la vie, ainsi que la main de la Reine et surtout la chance d’être pardonné. J’avais toujours eu l’instinct de survie présent en moi. Et c’est ce même instinct qui me poussa à tuer mon dernier frère. Ce fut un combat simple après tout. Je mettais battu auprès de lui pendant des années, je connaissais ses techniques par cœur. Je n’avais qu’à viser la lance. Et s’infiltra le long de sa tête, jusqu’à en ressortir de l’autre coté. Le combat était fini, j’avais gagné.
Le mariage se déroula dès le lendemain, et je fus sacré roi des fées. Je n’y compris rien. Mais je retenu toujours ce qu’elle m’avait dit juste après notre mariage
« Je savais que tu allais gagner.. »» Je respirais difficilement face à cette nouvelle. Mais moi qui pensais me marier et vivre une vie paisible, j’étais de m’imaginer que dès le lendemain, à nouveau, le destin me frappait. Un coup d’état. Au fond, je l’avais toujours su, qu’au fond des bois, les esprits s’échauffaient. Mais les femmes de mes deux frères, lancèrent leurs attaques, et dans un geste désespéré, touchèrent la reine en pleines ailes. Une fée sans ailes ne valant absolument rien, je la laissais mourir sans aucun deuil.
Le lendemain je fus donc nommé Roi veuf. Rien ne m’obligeait à reprendre une fée en mariée, mais je devais le faire pour le bien de mes fées. Je partis en voyage sur le continent et croisait le chemin d’une jolie fée blonde et douce, Milia. Elle refusa au début mais avance mais pendant de longs mois je restais à ses cotés. Après ce temps, elle revient avec moi au pays, et nous nous marions.
Ce fut un jour dans la forêt. Milia et moi nous nous promenions dans la forêt. Un homme sortit alors des bois, couvert de sang sur ses vêtements. Il avait le regard noir et l’épée pleine de sang.
Il était sûrement un mâle de leur espèce. Mais je sentais une aura de malfaisance émettre de lui. Je cachais Miria derrière mon dos, ne voulant qu’elle soit touchée par cet être sanguinaire.
Il nous garda, de haut en bas, comme si nous étions en dessous de sa race. Son regard me fit tout comprendre. Il pensait réellement que nous étions rien, rien du tout. Il fonça alors sur moi, épée, à la main et d’une vitesse si rapide que je n’eus pas le temps de prendre une arme, qu’il m’entailla l’épaule et je tombais au sol totalement épuisé. Miria quant-à-elle, trop fragile et tout autant impuissante que moi, fut prise dans les griffes du mal qui l’emmena avec lui jusqu’aux portes de la mort.
Je n’entendis même pas l’enterrement. Je partis dès le lendemain en exil, ne voulant plus de royaume, ni de femmes. Maudit par l’Etoile, notre Etoile j’avais compris que ma vie ne devait pas se dérouler ici. Je rangeais donc pour la première fois mes ailes dans mon corps et partit, tel un homme découvrir mon chemin.
J’ai trouvé un homme, Thomas qui cherchait un équipage. Plutôt intéressant comme humain, je décidais de le rejoindre. J’appris peu de temps après qu’il était contre le roi, et était le célèbre « Wonderland », homme très recherché des services du Roi Dwegaz. J’appris aussi qu’il m’avait longtemps cherché, et qu’il savait très bien à qui il avait à faire. Il m’expliqua sa cause. Avec le nouveau roi de Telmar, Jason Miraz, il cherchait à tout prit à récupérer le royaume de Telmar. Ne cherchant qu’à trouver une place dans ce monde, j’acceptais avec plaisir sa place de capitaine de navire, devenant ainsi pirate.