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uelqu’un a dit un jour que la mort n’es pas la pire chose dans la vie : le pire, c’est ce qui meure en nous quand on vit... Ce quelqu'un n'avait pas tord.
Je suis née dans un village non loin de Telmar un soir de printemps. Les fleurs bourgeonnait en cette saison mais ma vie elle, ne s’annonçait pas épanouissante du tout. A peine ma mère me donna la vie, qu'une violente crise au cœur , suite à l'effort de l'accouchement, la tua dans les minutes qui suivirent. Dans son dernier soupire, un mot. Un seul et unique mot. Ce mot n'était rien d'autre que mon prénom. Isis.
C'est donc sans mère que ma vie commença. Bien sur, il restait mon père...Enfin, c'est ce qu'on aurait put croire. Il était là. Il s'occupait de moi. Oh ça oui ! Mais étant très pauvre, il dut emprunter de l'argent à un des habitants de notre petit village. Un habitant profiteur et cruel. Il accepta directement, y voyant un futur profit. Les années passèrent, je devais avoir environs 5 ans et demi quand mon père fut tuer une nuit. Je n'ai jamais sut qui avait ôté la vie du seul homme qui me chérissait depuis ma naissance, qui avait tout fait pour me nourrir, se privant lui même. Je n'ai jamais comprit comment on pouvait enlevé la vie à un homme qui m'avait appris à aimé et pardonné... Hormis...la violence gratuite. Cette nuit là, mon monde s'écroula. J'étais orpheline et seule au monde. C'est là que cet homme,Célian Burlington, celui à qui mon père devait de l'argent me prit chez lui. Un geste de charité ? De bonté ? Bien sur que non. Pour moi, il était temps de payer les dettes de mon père.
Je me souviendrai toujours de ce jour où il est venue me chercher. J'étais tellement petite, et je pleurais toutes les larmes de mon corps. Il m'emmena chez lui en silence, sans un sourire, sans une once de compassion. Il déposa mes affaires, qui se composait juste d'une couverture et de quelques bricoles dans sa grange. Une petite grange où vivait les autres animaux de la ferme. A partir de cet instant, c'est là que j'allais vivre. En hiver, j'avais droit à une couverture plus chaude de sa part.
Pendant de très longues années, mes journées se résumait à me levée très tôt le matin, me préparer très vite et courir dans les cuisines de Célian pour préparer, avec un autre domestique, son petit déjeuné. Autant vous dire, voir défiler cette bonne nourriture tous les jours sans pouvoir y toucher était une vrai torture. Et cela amusé beaucoup mon « bienfaiteur » si on pouvait dire. Et son fils, Ezekiel, était le pire enfoiré de tout les temps. Un an plus vieux que moi, il s'amusa chaque matin à critiquer tout, lui arrivant même de jeter la nourriture à terre. Et bien sur, je devais tout ramasser ce gachis. Oh, Ez' ne s’arrêtait jamais à ça. De temps a autres j'avais le droit à des coups violent. Surtout quand il était contrarié.... Alors là...J'avais la totale.
Revenons-en à nos moutons. Après le petit déjeuné servit, je devais courir faire le ménage, sortir les bêtes. Ensuite, je devais aller au village tout acheté pour le repas du soir avant de devoir aller faire les tâches les plus ingrates à faire pour une fille. Et le tout, sous les coups de Célian qui , à la moindre occasion, me donnait une correction très sévère. Alors autant vous dire que je n'osais pas faire un pas de travers...Mes repas à moi n'était qu'au soir et dépendait de mon travail de la journée. Généralement, c'était deux tout petit morceau de pain, rarement, j'avais un peu plus, souvent, j'avais moins.
Sans espoir, voila comment j'étais devenue. Désespérée et soumise, je subissais chaque jour comme une punition. Mon seul soulagement c'était le soir. Quand j'allais le voir lui. Le seul qui me soutenait et me consolait chaque soir quand je menaçais de fondre en larmes. Il me motivait. Il est mon pilier. Eros. Sans lui, je n'aurais jamais tenue aussi longtemps, aussi, chaque soir, peu importe le repas que j'avais, aussi petit était-il, je voulais le partager avec lui. Chaque soir, c'était notre moment à nous. Et ces moments, je les chérissais tous.
C'est donc dans ses conditions que je grandis jours après jour, la journée je souffrais sous les coups, le soir je souriais avec Eros. C'était supportable jusqu'au jour où il partit. Je me sentais abandonnée et complètement seule au monde mais je ne pouvais lui en vouloir. Je voulais qu'il réussisse ses projets, qu'il échappe à tout ça. A cette misère...Malgré sa promesse de revenir me chercher, je n'y croyais pas. J'avais perdue espoir...Il ne me restait plus que des rêves. Des rêves qui me rappelait à chaque fois mon malheur...
Les années passèrent, mais même si il n'était pas là, je me rendais chaque soir à notre lieu de rendez-vous. Plongée dans mes pensées, dans mes rêves. Puis, un jour où je faisais une fois de plus mes corvées de la journée, une pointe violente me transperça le coeur, tout ce que j'avais en main tomba au sol, mon cœur se compressait et ma respirations était irrégulière. Cela ne dura que quelques secondes. Des secondes qui me semblèrent être des heures. J'avais hérité de la maladie de ma mère.
Plusieurs fois, après de gros effort, je ressentis cette douleur. Ce qui me faisait prendre un retard considérable dans mes corvées et chaque jour les coups que je recevais était de plus en plus violent. Puis un jour, Ez', qui , je penses, devait s'ennuyer, décida de venir dans la grange pendant que je dormais. Sans aucune délicatesses, il me réveilla brutalement. Et là, ce fut la raclée de trop... Quand il partit, j'étais en larme. A bout, complètement à bout, je pris mes affaires, et les emballa vulgairement. Sans un mot, je partis de ce village.
Plusieurs jours de marche, seule dans la forêt, je me demandais où j'allais atterrir. Petit à petit, j'avais l'espoir de trouver Eros. Je n'étais après tout qu'une rêveuse sensible.
Et donc voila où j'en suis. Seule au milieu de la forêt à trouver mon chemin. Obliger de m'arrêter toutes les heures pour ne pas souffrir à cause de mon cœur fragile. Je tourne la page et j'avance pour écrire mon histoire, ayant pardonné a tous la vie qu'il m'avait infliger jusqu'à maintenant...