Resté en arrière sur ordre de leur commandant, les trois hommes se retrouvent au fort de Telmar en attendant d'être éventuellement appelés en renfort. Ne se connaissant pas, tout peu arriver même un combat. Ce n'est pas parqu'on est Telmarien qu'on est obligé de s'aimer après tout. Et si la tension était trop forte pour eux ?

L'ordre de passage est le suivant : Nalath – Elyah - Eros - Oswin

Aleix ne pouvant rester au fort de Telmar plus longtemps décidé de partir seul. Arrivé dans les montagnes noires il tombe sur une jeune femme dont le visage ne lui est pas inconnu. Lucy quant à elle tentait de partir loin des combats sur ordres de son frère, Peter.

L'ordre de passage est le suivant : Aleix - Lucy

Ce matin je me suis réveillé de bonne humeur. Le fait de savoir qu'une offensive était lancée contre ces sauvages me réjouissait au plus haut point. Depuis le temps que nous voulions les anéantir, aujourd'hui l'occasion se présentait. Je souriais en y repensant. Les Narniens ne s'imaginaient même pas quel enfer les attendaient. Après être passé à l'armurerie j'avais pris quelques minutes pour regarder Miraz mener ses troupes hors du chateau. La guerre prendrait peut-être fin à l'issue de cette attaque. Le roi n'avait pas jugé bon de me faire prendre part à cette campagne. Certes j'aurais aimé y participé , mais je n'irais pas contre la décision de mon souverain. Enfin c'est ce que j'avais pensé en me levant ce matin. En regagnant mes appartements, j'ai surpris une jeune femme, lourdement équipée, qui prenait le même chemin que les soldats quelques instants auparavant. Ne voulant pas rester les bras croisés, je la suivis en prenant attention à ne pas me faire voir. Elle se dirigeait vers une partie de Narnia que je n'avais encore jamais exploré. Plus nous nous enfoncions dans la forêt, plus je faisais attention. Cet endroit était vraiment lugubre. Je regardais tout autour de moi histoire de ne pas me faire avoir comme un bleu. Soudain un visage qui ne m'était pas inconnu apparu au loin. "Mais voyez, qui a décidé de fausser compagnie à ses nouveaux amis." Cette journée ne serait peut-être pas aussi pourrie que ce j'avais imaginé. Fini la discrétion, je sortis mon épée de fourreau avec un immense sourire sur le visage. Ramener le traitre à mon roi me vaudrait les honneurs. Rien qu'en y pensant j'en avais des frissons dans le dos.

La guerre durait depuis trop longtemps entre ces deux peuples et aujourd'hui un assaut avait été lancé contre les narniens. Nalath n'était guère un soldat ni un chevalier, mais il savait aussi bien se battre et devait naturellement prendre les armes aux côtés des siens. Ce jour-là cependant, il avait reçu l'ordre de rester au fort en compagnie de quelques autres et d'y attendre une éventuelle occasion d'aller au front. Il ne savait pas très bien comment le prendre, devait-il s'en satisfaire ou au contraire, s'en frustrer ? Même s'il trouvait que la guerre était une chose horrible, il n'oubliait pas ce que les narniens avait fait. Il était pour Telmar et sans doute cela ne changerait-il pas, il avait peut-être un bon fond, mais il ne flancherait pas face à l'ennemi. Hélas, aujourd'hui il n'aurait certainement pas l'occasion de le prouver... il observa alors la charmante compagnie qu'il aurait durant ce temps, il en reconnaissait deux ou trois rapidement, mais il n'en connaissait réellement aucun. Il délaissa les quelques hommes présents pour regarder au loin et se demander comment évoluait la situation là-bas, là où il n'était pas, là où l'action se déroulerait.. là où Zareck était peut-être. Il ne l'avait même pas vu de la journée celui-là, bien sûr qu'il s'inquiétait pour lui et c'était normal, mais le connaissant, il ne se faisait que très peu de soucis finalement.

Rester en arrière. Pour moi ces trois mots sonnaient plus comme une insulte et pourtant c'était bien l'ordre que j'avais reçu. Qu'imaginait-il ? Je ne suis pas le genre d'hommes qui reste sans rien faire pendant que des soldats Telmarins combattent.Et pourtant je suis là, à attendre comme un vulgaire fantassin. Vexé ? Oui je le suis et il y a de quoi. Depuis la fin de mon enfance je voue corps et âme à Miraz. Je suis entré dans son armée dans le seul but de tuer les Narniens, pour que mon roi triomphe. La seule récompense qu'il m'offrait aujourd'hui était donc de rester en arrière. Je méritais ma place dans les rangs plus que quiconque. J'ai été un bon soldat et je suis un bon chevalier. Une chose est sûre, pour moi tout échouera. Partir avec si peu d'hommes quand on dispose de tout une armée, bien supérieur en nombre et en arme que les Narniens c'est purement et simplement du suicide. Mais ça non Miraz ne voulait pas l'entendre, il n'était obnubilé que par la vengeance. Et Dieu seul sait que la vengeance n'est pas un cheval de bataille. Il ne me restait donc qu'à rester en arrière en grommelant. Rester avec mes compagnons d'infortune en attendre. Attendre que les hommes reviennent ou que l'on juge utile de nous avoir sur le théâtre des évènements. Je regardais donc les hommes qui se trouvaient autour de moi. Certains semblaient heureux de ne pas être partis, d'autres avaient l'air tout aussi dépités que moi. Ces derniers, je ne pouvais que les comprendre. Nous étions formés pour la guerre, pas pour l'attente.

Attendre voilà notre sort à tous pour le moment. Nous les soldats telmarins étions retenus dans un fort loin du champs de bataille, du sang et de la violence. Loin de la mort. Ce qui n'était pas pour me déplaire à vrai dire. Au moins ici, je n'avais rien craindre ici. J'étais à l'abri d'une mort douloureuse.

J'observais tout les hommes autour de moi. Impatient, vexé, frustré de ne pas pouvoir défendre les couleurs de la pays chéri. Quel bande d'imbécile. Ils ne réalisaient pas la chance qu'ils avaient, la chance de rester en vie. Non les Telmarins eux voulaient avant tout faire preuve d'honneur et de bravoure. Quelle idiotie. Je cachais mes véritables pensées derrière un visage tout aussi fermé que ceux de mes camarades d'infortunes. Personne ne devait voir clair dans mon stratagème, je n'étais jamais passé pour un lâche à leur yeux et ça ne devait pas commencer aujourd'hui. « Allons camarades, que diriez vous d'un peu d’entraînement en attendant qu'on nous convoque au front ? Nous n'allons tout de même pas restez ainsi sans rien faire ! », lançais à qui voudrait bien l'entendre. Je détestais m'ennuyer.

La peur, les cris, et des tas de noms qui se mélangeaient dans mon esprit. Susan, Peter, Edmund, Caspian, Tumnus ... J'étais comme paralysée, pétrifiait face à l'horrible spectacle qui se déroulait dans ce campement qui avait abrité tant de bons moments. Le feu auprès duquel nous nous divertissions les soirs d'étés était noyé par le sang, les prairies où nous chantions en coeur semblaient être devenues un cimetière ouvert. Je tremblais, cherchant à soigner les blessés, mais me heurtant aux cadavres de mes amis. Devant moi, morts. Je ne pouvais plus retenir mes larmes, et sans que je ne m'en rende compte, mais pieds me guidèrent loin de cette boucherie qui avait l'effet d'une bombe sur moi.
Je marchais, sans trop savoir où, l'esprit embuée et ma conscience sacadée par des flashs noirs. Et lorsque ma tête cessa de tourner, je compris que je me trouvais dans les montagnes noires. Je détestais ce lieu, notamment depuis l'horrible nuit que j'y avais passé avec Miriel. Je frissonnai, scrutant les environs, plus du tout maître de moi. Je ne comprenais pas pourquoi tout cela était arrivé, pourquoi Aslan nous avait abandonné. Et j'errais, perdant tout sens commun des choses.
Mais lorsque j'aperçus la silhouette de Caspian face à celle d'un telmarin, je me rendis compte que tout cela était réel, que cette fois ci, la guerre était bien là, et l'affrontement aux portes des montagnes noires. Je sortis ma dague sans pour autant parvenir à me déplacer.
Le soldat s'adressa à notre prince, et c'est alors que je vis qu'il n'était pas seul. Il y avait une jeune femme - armée - et terrifiante à ses cotés. Je devais agir. Vite. J'avais fui le campement, mais le combat était partout. Je ne pouvais pas voir mourir Caspian sous mes yeux, non, non ...
Je me sentis reprendre le contrôle, dominant à nouveau mon corps, redevenant cette jeune fille pleine de courage. Et je m'avançai vers le telmarin. " Qui t'a dit qu'il nous faussez compagnie. Tout le monde n'est pas aussi lâche que toi. " Et en pensant à toutes les horreurs que les sujets de Miraz avaient fait subir à mes amis, je ne pus m'empêcher d'éprouver une rage folle, comprenant que la petite Lucy avait bien grandi.

Il observait calmement ses compagnons, ne comprenant qu'à moitié leur impatience et leurs plaintes successives.. Il y en avait qui allaient et venaient, d'autres qui vérifiaient et revérifiaient leur armement quant aux autres, ils restaient silencieux, comme lui. Nalath n'était pas tellement ennuyé par la situation, il ne saurait dire vraiment s'il se contentait de rester là ou non, après tout il n'avait pas la même façon de penser que tous ces soldats et chevaliers.. il se demandait même si, parmi eux, certains n'étaient pas finalement ravis de rester en arrière, mais il ne saurait les différencier des autres.  « Allons camarades, que diriez vous d'un peu d’entraînement en attendant qu'on nous convoque au front ? Nous n'allons tout de même pas restez ainsi sans rien faire ! » Le blond tourna les yeux vers ce quidam qu'il ne connaissait pas, était-il de ceux qui s'impatientait d'aller au front ? Il était bien rieur pour quelqu'un qui avait été laissé sur la sellette, ou du moins, il prenait bien la chose. Il avait été le seul à se manifester, de ce côté-ci en tous les cas et même si Nalath se serait volontiers contenté de ne rien faire, il fut le premier à s'avancer. « Mieux vaut préserver nos forces, si comme vous le dites, nous ne faisons qu'attendre d'être convoqués. Vous ne m'avez guère l'air pressé de vous y rendre, ceci dit. » Il n'avait pas voulu le prononcer ainsi, car au fond il n'en savait rien, mais les mots étaient sortis d'eux-mêmes. Il n'était pas un soldat, se battre n'était pas dans sa nature première et c'était pour cela qu'il ne voyait aucun intérêt à s'entraîner. Disons plutôt que ça l'ennuierait plus encore que de ne rien faire, il se demanda même à présent, pourquoi il avait pris la peine de répondre à ce chevalier. Il était quasiment certain que d'autres pensaient comme cet homme et qu'un d'eux finirait par accepter cette activité apparemment divertissante. Nalath lâcha un soupir avant de retourner à sa place, observant les réactions du petit monde qui l'entourait.

Les trois autres gars qui se trouvaient là ne m'étaient pas inconnus. Ils poireautaient tout comme moi, j'avoue c'était quand même étonnant que Eros soit là lui aussi. A croire que Miraz avait décidé de laisser tous les meilleurs à la maison. C'est définitif, cette mission c'est du suicide. Je commençais déjà à bien m'ennuier ici, ce n'est pas dans mes habitudes de ne rien faire, alors vous imaginez bien que là c'est la mort. « Allons camarades, que diriez vous d'un peu d’entraînement en attendant qu'on nous convoque au front ? Nous n'allons tout de même pas restez ainsi sans rien faire ! » J'avoue que pour le coup mon grand ami avait bien raison. Un peu d'entraînement ne nous fera aucun mal et puis ça nous occupera au cas ou nous devrions rester là pendant la durée des combats. C'est là que l'autre, il me semble qu'il n'est pas soldat, ou alors je ne l'ai jamais vu avant, s'est mis à parler. « Mieux vaut préserver nos forces, si comme vous le dites, nous ne faisons qu'attendre d'être convoqués. Vous ne m'avez guère l'air pressé de vous y rendre, ceci dit. » Au début, j'ai cru rêvé, mais en en fait le mec était tout à fait sérieux. Je n'ai pas pu empêcher un rire de sortir. Un Telmarin qui dit non à un ou deux échanges de coups c'est juste énorme. Je me suis donc avancé vers lui avec un petit sourire moqueur, je ne lui voulais aucun mal, juste lui dire deux ou trois trucs. « T'es sérieux ou quoi ? T'as peur de te prendre une fessée le minot ? » Il ne savait pas à qui il avait à faire, Eros et moi sommes des chevaliers de Telmar et l'entraînement c'est notre quotidien, alors ça n'est pas deux ou trois coups qui vont nous fatiguer. Et puis en plus de ça, le dernier arrivé qui soupir. Nan mais c'est quoi ces bras cassés...

L'ennui me guettait au plus haut point. Résigner à attendre qu'on nous convoque au front, je tuais le temps comme je pouvais même si sur ce point là mes compagnons d'armes ne tenaient visiblement pas à m'aider. Tous étaient posés dans un coin, l'esprit fermé, le regard sombre. D'apparence, je tenais le même visage, je ne devais pas masquer ma joie de ne pas risquer ma vie aujourd'hui. Quoiqu'un peut de sang et de violence ne faisait jamais de mal. J'aimais me battre et voir mes ennemis trépassés sous le coup de mon épée. Chaque fois, c'était comme si je me vengeais une fois de plus de ce qu'on m'avait fait endurer.

Alors que je proposais un petit entraînement à mes camarades l'un d'eux finit par sortir du lot mais pas pour relever le défi. « Mieux vaut préserver nos forces, si comme vous le dites, nous ne faisons qu'attendre d'être convoqués. Vous ne m'avez guère l'air pressé de vous y rendre, ceci dit. ». Il m'était totalement inconnu. Pourtant ce petit blondinet insignifiant semblait chercher les problèmes... Je le toisais de haut en bas, m'apprêtant à répliquer avant d'être devancé par ce cher Elyah. « T'es sérieux ou quoi ? T'as peur de te prendre une fessée le minot ? ». Je ne pus clairement pas retenir un large sourire, ne pouvant qu'approuver les propos de mon camarade d'armes. Je ne tenais pas à ce que nous nous entre-tuions, mais un peu d'exercice ne ferait de mal à personne.« Peut être préfères-tu faire une partie de carte pour passer le temps ? Beaucoup moins énergique et tellement plus intéressant !».

Je me moquais ouvertement de cet avorton qui ne semblait même pas appartenir à la garde royale avant de réaliser qu'Oswin était là également. Ne pouvant pas communiquer avec les autres par la parole il restait seul. Je me demandais bien pourquoi le roi l'avait laissé ici alors qu'il était son meilleur stratège... Décidément ses choix en matière de combattants étaient fort douteux...

La provocation, voilà qui était rare chez le jeune homme et pourtant en ce jour, il n'avait pas hésité à provoquer un chevalier. Cela avait eu un effet immédiat et un autre chevalier intervint pour remettre le blond à sa place. Avait-il cherché les ennuis ? Certainement, même si c'était loin d'être un acte réfléchi et prémédité. Il devait vraiment s'ennuyer pour énerver des combattants confirmés, qui pourtant étaient restés en arrière, il se demandait bien pourquoi. Que lui soit parmi les éventuels 'renforts' il le comprenait tout à fait, c'était même plus logique le concernant que ces deux-là. « Ouh j'en tremble. » Il ne leur accordait aucune attention cependant et il s'était dit qu'ils en feraient de même, mais l'attente devait vraiment les rendre à bout de nerf. « Ah moi qui pensais ne pas valoir la peine d'être écouté, vous devez vraiment vous ennuyer. » Il avait adopté une attitude nonchalante et il se fichait bien de ce qui pourrait arriver, malgré tout il restait attentif. Il remarqua alors ce troisième homme qui était resté silencieux et qui les observait depuis un moment, était-il un ami des deux autres ? La journée s'annonçait longue, très longue..

Plus les minutes passaient, plus la tension était palpable. J'avais la véritable impression que le jeune me cherchait des noisettes. Non seulement monsieur voulait se préserver pour le combat, bah oui quand on est aussi jeune on est feignant, mais en plus il ose faire le malin. Qu'il continue comme ça et je lui rentre dedans. « Peut être préfères-tu faire une partie de carte pour passer le temps ? Beaucoup moins énergique et tellement plus intéressant !» Je souriais, c'était du Eros tout craché. Je ne quittais pas des yeux le jeune avec un brun d'incompréhension. Et puis l'autre à côté qui ne dit pas un seul mot bordel, mais c'est quoi ces branleurs ? « « Ouh j'en tremble. » S'en était de trop, je fis les quelques pas qui me séparais de lui et le pris par le col. Il ne sait pas à qui il a à faire ce jeune. Je le soulevais du sol pour lui montrer que si il fallait j'irais bien plus loin. Je n'aime pas être laissé de côté durant un combat, mais je déteste la désinvolture dont fait preuve ce garçon. « Continue comme ça et tu auras la marque de mon poing sur ton visage... Fais gaffe à toi petit, ce n'est pas parce que tu es des notres que je ne me retiendrais pas de t'en coller un ! » l était prévenu à lui maintenant de filer droit pour ne plus m'embêter avec ses réflexions à la con. Je lançais un petit regard à mon camarade, il semblait amusé par la situation. Une petite bagarre ne nous ferait pas de mal. Je n'attendais donc qu'une chose, que le minot continue. Après l'avoir reposé par-terre je m'en pris à l'autre, celui qui ne cause pas. « Et toi alors, t'as perdu ta langue ou t'es timide ? » Sa tête me revenait. J'avais du le croiser une ou deux fois dans le village de Telmar, mais vu son physique je ne comprenais pas qu'il s'écrase comme ça. Ça faisait tellement pitié de le voir dans son coin.

Le blondinet faisait preuve ou de courage ou d'une stupidité extrême. Il n'était pas bon de provoquer Elyah. Surtout pas quand celui ci attendait d'aller découper des têtes et des corps sur le champs de bataille. Ca allait mal finir. Et ça m'arrangeait bien. On s'emmerdait royalement ici.  « Ah moi qui pensais ne pas valoir la peine d'être écouté, vous devez vraiment vous ennuyer. ». Il cherchait à voir sa belle gueule se faire défoncer ou quoi ? Si il y tenait vraiment, il n'avait qu'à demander, j'étais sur que certain dont moi, se feraient un plaisir de remplir cette tâche. Comme je l'avais supposé Elyah laissa bien vite son sang froid de coté et attrapa le jeune homme par le col, l'air noir. Un rictus se dessina sur mon visage. J'avais hâte de voir la suite.

« Continue comme ça et tu auras la marque de mon poing sur ton visage... Fais gaffe à toi petit, ce n'est pas parce que tu es des notres que je ne me retiendrais pas de t'en coller un !  ». Un sourire amusé se dessina sur mon visage. Je ne doutais pas des capacités de mon compagnon d'arme, bien au contraire. Son poing était capable à lui seul d'éclater la machoire de ce gringalet. « Et toi alors, t'as perdu ta langue ou t'es timide ? » . Voilà qu'il s'en prenait maintenant à Oswin... Nous n'avions pas parlé depuis que je lui avais avoué toutes les atrocités que j'avais commise pour en arriver là et je ne savais pas si il comptait me dénoncer ou non...« Elyah, tu ne dois pas savoir que notre ami Oswin est sourd et muet n'est ce pas ? Tu vas avoir bien du mal à communiquer, toi qui ne sait qu'aboyer. ». Je le taquinais un peu, ça manquait cruellement de piquant dans le coin et quitte à me battre pourquoi ne pas affronter quelqu'un qui serait à ma hauteur ?

Je regardais la plus jeune des reines de Narnia avec un grand sourire. Sortir seule en forêt avec les combats qui se déroulent actuellement, c'est tout bonnement du suicide. Mais pour moi c'est un véritable cadeau, ramener une reine Narnienne au fort de Telmar serait une très belle récompense pour notre roi. Et pour moi ce serait le symbole de mon ascension à des responsabilités plus importante. Je m'avançais donc vers elle. "Tout le monde n'est pas aussi lâche que toi." Je ricanais, moi un lâche ? Je regardais tout autour de moi, ouais c'est bien à moi qu'elle parlait. Cette jeune femme est vraiment très impressionnante et elle a aussi pas mal d'humour. "Votre Majesté voyons, ce n'est pas une façon de parler à un chevalier de Telmar..." Pas à pas je m'avançais vers Lucy Pevensie, elle ne semblait pas être armée ce qui pourrait nettement faciliter sa capture. Le fait de rester au fort ce matin n'était peut-être pas une si mauvaise idée de la part de mon bon roi. Après tout si j'étais parti avec le reste de ses hommes, je n'aurais pu faire cette rencontre avec la jeune souveraine.

Je n'étais armée que de ma dague, mon seul moyen de défense face à cet imposant chevalier telmarin. Malgré tout, je n'avais pas peur, non, j'étais tellement horrifiée et remplie de haine, que la mort me paraissait dérisoire. J'aurais voulu me jeter sur le soldat qui me toisait en ricanant. Ils avaient franchi la limite. Et l'image des corps gisant de mes amis me donnait des pulsions de rage. Pourquoi ? Je détestais la guerre. Plus encore chaque jour. Elle me transformait, elle me rendait plus dure, mais aussi plus déterminée.
Le telmarin avançait pas à pas vers moi. " Votre Majesté voyons, ce n'est pas une façon de parler à un chevalier de Telmar ... " Je ne bougeais pas, droite face à lui, le scrutant avec attention, dissimulant mon poignard pour avoir l'air sans défense. Je savais que ce moment était crucial, j'étais reine et sans doute, une grande récompense attendrait le soldat s'il me ramenait à Miraz. " Oh pardon, je me corrige. Tu n'es qu'un lâche, là c'est mieux. " Je lui lançai un regard noir. " Comme tout ton peuple. Je peux t'assurer que vous allez regrettez vos actes. " Je respirais difficilement. J'étais à un tournant de ma vie, la rage m'aveuglait, et je me sentais tellement différente. Prête à tuer un telmarin de sang froid.

Ce post a pour but d'apporter de nouveaux éléments pour relancer cette intrigue, merci d'en tenir compte lors de vos prochains RP

Au fort des Telmarins alors la tension monte entre les guerriers, le général Yohan Irehaz intervient prévenant tout le monde que la situation au front se dégrade et que les soldats doivent se ternir prêt à quitter cet endroit pour rejoindre le front. Cette annonce met alors fin au conflit entre Elyah et le forgeron qui sont envoyés sur la partie est du front alors qu'Eros et Oswin sont de nouveaux réunis pour aller soutenir la partie Nord du front.
Sur le chemin les deux anciens camarades d'infortunes font faire une rencontre plutôt surprenante en s’égarant des les bois. C'est donc totalement par hasard que Lucy la Vaillante va se retrouver entouré de trois Telmarins prêt à lui faire endurer les pires tortures ou à la livrer à leur Roi Miraz.

Il n'y a plus d'ordre de passage pour ne plus bloquer les participants inutilement.

Alors qu'Elyah et moi même taquinions le forgeron de Telmar, le général Irehaz nous interrompit juste au moment où tout devenait intéressant. Dommage on aurait pu bien rire et frapper un pauvre type. Ce serait pour une autre fois, j'étais sûre qu'Elyah ne manquerait pas de se venger pour les réflexions impertinentes que le blondinet lui avait lancé. En attendant si j'avais bien tout suivi, les Telmarins envoyés au front avait apparemment besoin d'un coup de main. A croire que les Narniens étaient plus nombreux que ce qu'on croyait. Soupirant de lassitude, je pris mon épée et rejoignit le groupe qui m'avait été assigné quittant ainsi Elyah et Nalath pour retrouver Oswin.

Suivant notre groupe en silence, nous nous quittions le fort pour rejoindre le nord du front afin de soutenir nos camarades. Je n'adressais pas une parole à personne trop concentrée sur ce qui allait se passer et sur la personne que je risquais de ne jamais retrouver si je mourrai à la bataille. Perdu dans mes pensées je me rendis compte que je m'étais égaré du groupe, mais des éclats de voix attirèrent mon attention et je décidais de me diriger dans cette direction pour savoir ce qui se passait.
Je fus surpris de retrouver un soldat Telmarin en compagnie d'une fillette qui n'avait pas l'âge de combattre. Quoiqu'on avait pas toujours le choix. Les narniens devaient vraiment être désespérés pour envoyer des gosses dans les montagnes. Mais à y regarder de plus prêt la gamine semblait déterminer et je devinais qu'elle était ici de son plein gré. « Pas de chance pour toi ma jolie. Se trouver en compagnie de deux Telmarins ne va pas te faciliter la tâche. ». Je signalais ainsi ma présence et lui faisait comprendre par la même occasion qu'elle ne s'en sortirait pas indemne.

Comment avais-je pu me retrouver dans une telle situation ? Si je parvenais à rester fière et sûre de moi devant un telmarin, seul et loin d'être invincible, je me demandais sérieusement comment j'allais réussir à m'en sortir entourée par ces deux chevaliers.
Tandis que le soleil commençait à réchauffer l'épiderme de ma peau, j'avais entendu un bruissement derrière moi, avant d'entendre un voix, cruelle, et particulièrement effrayante. "  Pas de chance pour toi ma jolie. Se trouver en compagnie de deux Telmarins ne va pas te faciliter la tâche. " Je me retournai vivement, resserrant l'étreinte autour du manche de ma dague. Un instant, j'avais paniqué, je me sentais tellement vulnérable, et j'avais l'impression d'être redevenue une pauvre enfant. Tout mon courage m'avait déserté, pourtant, comprenant l'urgence de la situation, je me ressaisis et tenter de recouvrir mes esprits en prononçant quelques mots. " Peu m'importe de mourir si je peux venger mes amis. Vous ne vous rendez pas compte de l'erreur que vous avez fait en nous attaquant ainsi ! "
Intérieurement, j'étais en ébullition, un mélange de colère, et de peur. Oui j'avais peur. Peur pour mes amis qui étaient en train de se battre, peur pour l'avenir de Narnia, et peur parce que toutes mes craintes semblaient aujourd'hui prendre forme.