La jeune femme revint quelques minutes plus tard les mains pleines de victuailles. A peine m'avait-elle dit de me servir que je sautais sur le pain et le jambon. Je dévastais la moitié de la baguette avant même qu'elle commence à se servir. Je lui souriais. Elle était vraiment gentille. D'ailleurs je ne comprenais pas comment elle faisait pour ne pas m'en vouloir. J'avais tout de même essayé de la tuer, je l'avais mise dans une situation périlleuse, elle perdait des sous car elle ne pouvait pas louer ma chambre et en plus je l'avais volé la veille. Toute personne normale m'aurait tué en me voyant blessé et surtout ne m'aurait pas recueillit comme elle l'a fait. Décidement les sentiments humains m'échapperons toujours. Non pas que j'en ai pas moi même. Mais ayant grandi comme un objet, je n'avais jamais porté attention à ce genre de chose. Les seuls sentiments dont j'étais capable c'était la crainte de mes maîtres et le respect que je nourissais à leur égard.

J'avais donc du mal à cerner cette jeune femme. Mais je lui était reconnaissant de m'avoir sauvé. Même si cela était pour une courte durée. En effet, si jamais qui que ce soit au château venait à connaître ma présence ici, mon rêve se réaliserais. Quand enfin ma bouche ne fût plus pleine et que je manquais de m'étouffer avec un morceau de pain même pas maché, je prenais le temps de répondre à ses questions. Par contre devais-je parler de mon rêve ou bien dire que j'avais bien dormi ? J'avais appris à être honnête mais là était-ce vraiment une bonne idée ? Je toussais donc pour éviter de m'étouffer et lui disais :

"Pas très bien dormi Madame. C'est un peu douloureux. Mais ça va mieux merci. Vous m'avez sauvé la vie. J'ai une dette envers vous."

Ce n'était pas un mensonge. Juste une adaptation de la vérité. En effet je n'avais pas très bien dormi. J'avais aussi mal à mon épaule. Mais lier les deux était quelque peu faux. Mais bon si je lui disait que j'avais rêvé que Jason lui coupé la tête et que j'étais torturé sur la place publique avant de mourir brûlé vif, je ne pense pas que l'idée la séduirait. Pour noyer mon mensonge, je sifflais la bouteille de jus d'orange d'une traite avant de me jetter sur les pains au chocolats et les tartines. Je tenais une de ces dalle. Comme si je n'avais rien mangé cette nuit. Je regardais la jeune femme et lui souriais de mon plus beau sourire :

"Vous avez fait un très beau travail. Les sutures tiennent parfaitement. Je ne m'attendais pas à ça sans vouloir vous vexer. Vu comme vous étiez pâle, je m'attendais à ce que vous vous évanouissiez."

Je rigolais de bon coeur. La première fois depuis longtemps. Je ne sais pas bien si cela était de bon ton mais je me libérais un peu du stress qui emplissais mon être. Je savais que je faisais courir un grand danger à la jeune femme. Et puis je ne voulais pas que l'on ferme son auberge. Après m'être repus, il n'y avait absolument plus rien sur la table, je me levais :

"Ou puis-je me laver ? Que je sois présentable pour mon premier jour. Et auriez-vous des vêtements pour moi ? Je pense que ceux de hier soir sont éparpillés sur la route vu qu'ils se sont déchirés lors de ma transformation."

Je voulais l'aider. Je ne tiendrais surement pas toute la journée mais en attendant il fallait bien que je la rembourse. et je ne voyais qu'un seul autre moyen à part celui-ci mais je ne pense pas qu'il soit de bon ton.

Je partais dans un fou rire en voyant sa tête quand elle m'annonça que j'avais eu de la chance de ne pas la voir s'évanouir. Je mangeais comme un ogre et quand enfin je fus repus et qu'elle m'eu renseigné sur l'endroit où je pouvais faire ma toilette, je me rendais dans ma chambre. Je me déshabillais et commençais à me mouiller et à me frotter avec le savon.

Quand elle frappa, je la laissais entrer. Elle déposa les affaires et sortie rapidement. Je pense que je devais la gêner à tout le temps être nu devant elle.

Je finissais ma toilette et m'habillais correctement sauf en ce qui concerne le torse que je laissais nu. Je retournais dans la salle et attendais la jeune femme. J'en profitais pour ranger un peu et préparer les tables. Je mettais une bougie sur chacune. Ensuite je retournais derrière le bar et faisais la vaisselle que je rangeais par la suite.

La jeune femme apparu enfin. Je souriais bêtement et rougissais. Je ne sais pas pourquoi mais cette femme.... Et pourtant je n'étais pas orienté vers ce sexe. Sans doute le fait qu'elle m'ai sauvé. Je m'avançais vers elle et lui faisais un bisou sur la joue :

"Tu me change le pansement patronne ?"

La jeune femme réuni ce qu'il fallait pour refaire mon pansement et me fit signe de m'asseoir. Je lui souriais espérant ne pas l'avoir trop gênée quand je lui avait fait ce baisé. Elle avait juste levé un sourcil. du coup je ne savais pas trop si elle l'avait mal prit. Son doigt effleura ma plaie ce qui provoqua un frisson le long de mon échine. Je tréssaillis. Ce n'était pas le fait que ce soit douloureux. Mais mon corps réagit à cette caresse. je ne comprenais pas pourquoi. Une nouvelle fois je rougissais. Pourtant elle m'avait vu nu. Elle m'avait soigné, m'avait vu me laver. Je ne savais pas pourquoi mais cette promiscuité avait quelque chose de gênant. Pas un gênant négatif. Au contraire. De la chaleur, quelque chose de plaisant. Je la laissais faire le pansement et rigolais quand elle annonça qu'elle était doué :

"Bien sur que t'es doué. Mais je ne risque pas de faire tomber qui que ce soit sous mon charme. Elle va disparaître. D'ici deux jours je serais totalement rétabli. Dans quatre ont ne voit plus rien de cette blessure."

Pourquoi avais-je dis ça ? Pourquoi en souriant comme un benêt ? Pourquoi en rougissant comme une tomate ? Allez savoir. Ce qui est sur c'est que quand son baisé effleura le coin de mes lèvres, je faillis tomber à la renverse. je me retenais de justesse à la table en rigolant de nouveau. Mais qu'avais bien pu me faire cette jeune femme séduisante pour que je réagisse ainsi. Jamais mes sentiments n'avaient autant été chamboulés. Sauf pendant cette nuit dont ni moi, ni Jason ne parlerons plus jamais. Le fait d'avoir été sauvé jouait-il un rôle dans mes sentiments ?

Je rigolais de nouveau quand elle me demanda si le fait que j'étais un loup-garou joue sur le fait que je me trimballais tout le temps torse nu. Je rigolais quelques secondes, trouvant la question incongrue, avant de reprendre un air sérieux pour répondre :

"Non ce n'est pas un truc de loup. C'est un truc d'esclave de la reine. Elle estime que je n'ai pas le droit de m'habiller comme un humain. Après tout je ne suis qu'un animal. Alors quand je suis au château je n'ai le droit de porter qu'un pagne. En extérieure, je peux me vêtir le haut du corps mais à condition que cela soit facilement enlevable ou déchirable. Elle veut pouvoir me punir quand elle en a besoin. Après tout elle a raison, je ne suis qu'un chien indiscipliné."

J'avais baissé les yeux en disant cela. Les souvenirs du château me faisaient mal. Je voulais y retourner. Je respirais un coup et finissais ma phrase :

"Du coup c'est une habitude que j'ai du mal à perdre. Je vais revêtir un vétement de suite Madame. Navré de vous avoir gêné."

Je partais en courant vers la chambre et passais la belle chemise bleue qu'elle m'avait posé sur le lit. Ensuite je faisais ce dernier et enfin je retournais au bar avec Layla attendant l'arrivée des premiers clients. Ma première journée se passa bien. Du moins à mon avis. Mais je ne savais pas le ressentis de la jeune aubergiste. Bon d'accord j'avais fait tombé quelques verres. Mais aussi quelle idée d'en mettre autant sur un plateau ? Je m'étais trompé dans quelques commandes et j'avais sorti quelques clients éméchés qui commençaient à se battre dans l'établissement. Donc autant dire que j'avais mal à l'épaule. Mais cette journée m'avait aussi apportée quelques renseignements. Les gardes sont toujours en battue dans la forêt. Ils ont fait le flan est paraît-il. Du coup il leur reste toute le centre et le flan ouest à faire. J'étais donc certain qu'ils n'enquêteraient pas avant une bonne semaine dans la ville. L'autre point c'était que l'heure du couvre feu avait été rabaissée. En effet, jusqu'à aujourd'hui nous pouvions sortir jusqu'à deux heures après le couché du soleil. Mais maintenant on ne pouvait plus sortir de chez nous après le soleil couchant.

A ces annonces, je m'étais senti mieux. Donc je finissais de laver les tables et le bar puis j'allais voir Layla. Nous avions eu une telle journée que nous n'avions pas prit le temps de parler. Je m'avançais vers elle. Elle semblait faire les comptes de la journée. Je m'avançais et commençais à lui masser les épaules pour la détendre :

"Alors je me suis bien débrouillé patronne ?"

J'eu un rire tendu quand elle me dit avec assurance que je n'étais pas un animal mais juste un homme un peu différent. Je baissais les yeux honteux et disais :

"Dites ça à ma maîtresse. Elle ne m'a jamais appelé autrement que *chien*."

Puis je partis mettre la chemise. La journée se passa à toute allure, ne nous laissant pas le temps de respirer. Et je dois dire que j'étais fatigué et que j'avais mal à mon épaule. Cependant, lorsque j'eu finis de nettoyer, j'allais masser la ravissante jeune femme. Il y eu un moment de silence pendant lequel elle fini de compter l'argent de la caisse. Ensuite elle me regarda et m'avoua que je m'étais bien débrouillé. Je respirais donc un grand coup en fermant les yeux. C'est alors que la jeune femme déposa un baisé sur mes lèvres.

Surpris, je reculais tout rouge et surtout très gêné. Je ne savais pas où me mettre. Je baissais le regard alors qu'elle me gratifiait de compliments qui me rendirent encore plus rouge. Je passais une main sur ma nuque très gêné et n'articulais même pas ma réponse :

"Château.....bligé....reine....Ralda...."

J'avais reculé un pas de trop et m'étais pris une chaise et j'avais chus sur le sol. Je rigolais de bon coeur. C'était vraiment n'importe quoi. Je me relevais des larmes de joie aux yeux. Purée qu'est ce que je peux être manchot. Je passais de nouveau une main sur ma nuque et en ne levant pas mon regard vers elle j'articulais quelque chose :

"Au château Madame. Ma maîtresse m'a obligé à la masser depuis que je suis avec elle. Elle se dit tendue par son travail. De même, dame Esméralda demande parfois mes services. Et autant vous dire que là-bas les choses mal faîtes sont punies. J'ai donc appris à masser convenablement."

Je ne savais quoi dire d'autre. Mes lèvres brûlaient encore de son baisé. Je m'approchais d'elle doucement et à mon tour je l'embrassais :

"Cela ne nous ménera nul part madame. Mais je vous offre mon corps si tel est votre désir."

Je savais de toute façon que ça finirait ainsi. J'étais attiré par elle et j'avais vu son regard coquin se poser plusieurs fois sur mon torse ou mes fesses ou ailleurs. Je savais aussi que cette femme était splendide et que malgré mon inclinaison pour les garçons, elle me faisait de l'effet. Sans doute car elle m'avait sauvé. Allez savoir.