Ce sont des fous. Tous autant qu'ils sont. Tous! Il y a les Telmarins d'un coté, et surtout Miraz qui est complètement atteint par l'acquisition du pouvoir, et de l'autre les Narniens qui croient dur comme fer qu'ils arriveront a arrêter Miraz un jour. Et au milieu il y a moi. L'orpheline qui c'est enfuie de son pays -Telmar- et qui a essayée de cacher son identité aux Narniens qui l'ont trouvé dans les bois et qui l'ont en quelques sorte obligée à rester. Et le comble! C'est que les Narniens ont fini par découvrir son identité, enfin du moins le roi Peter ; Susan, Caspian, Lucy et Edmund étant déjà plus ou moins au courant. Et ce a cause d'Esmeralda qui avait été enlevée par mes nouveaux hôtes. Puis rendue en échange d'un narnien qui de son coté avait été enlevé par les Telmarins. Et pour fêter ça... Ils n'ont rien trouvé de mieux pour célébrer ça que de faire une fête. Bon là encore je vous dirais ok pourquoi pas. Mais non! Le pire c'est qu'ils ont profité de cette occasion pour me demander de jouer l'espionne à telmar! Je vous le dit c'est vraiment pas une vie celle que je mène. Je suis bringuebalée entre deux mondes... Toujours confrontée à l'un ou à l'autre. Et je ne pouvais pas vraiment refuser... Dans un sens j'étais obligée d'accepter... Pour me racheter...

Alors voilà où j'en suis en ce jour de fête. En train de flipper comme une malade de peur de me faire reconnaitre. Tous des fous... Surtout que... Soit disant ils m'ont envoyés moi parce que je connaissais bien les lieux. Mieux que n'importe qui. Mais ils ont oublié que je suis recherchée ou quoi? Que je viens de la bas certes, que j'ai grandi là bas et que je connais toutes les astuces oui, mais je connais aussi tout plein de monde! Mamamia... Si on me découvre je suis cuite...

C'est tremblante que j'atteins la place du marché, le capuchon de ma cape gentiment posé sur ma tête afin de cacher mes cheveux et partiellement mon visage. Surtout si je baisse la tête. La bonne nouvelle la dedans, c'est que toute les femmes frileuses ont ce genre de cape. On ne s'étonnera pas de me voir vêtue ainsi. Aller un peu de courage Edwin. Glaner des informations, tu peux le faire, tu sais le faire. Et pour commencer écouter ce que disent les gens en évitant de croiser des connaissances... Courage ! J’étais plutôt douée à ça quand je vivais au château.

Maintenant que je me retrouve au milieu de tous ces Telmarins sans trop de mal, je ne vois pas trop par où est ce qu’il faut commencer. Par ce que concrètement j’ai compris, ok il faut que je récupère des informations, c’est ce que Peter m’a très clairement demandé (ordonné ?). Mais la bonne question c’est … Quoi comme information ? Ok il veut faire tomber Telmar, mais il croit quand même pas qu’il va trouver des informations en envoyant dans une mission, qui peut passer comme punitive, une jeune femme sans défense ? Enfin … Je peux toujours laisser trainer mes oreilles, je peux toujours entendre des petits trucs intéressant. Ah je vous jure, ma curiosité me perdra.

Soudain une main se pose sur mon épaule et me retourne sans aucun mal, comme si j’étais une vulgaire poupée. Mon cœur se met à battre la chamade, tout affolé. Quoi ? Non ! Ce n’est pas possible ! On ne m’a pas reconnu tout de même ? Pas déjà ? Dites moi pas que c’est pas vrai … Je relève timidement la tête pour voir mon potentiel agresseur et suis immédiatement soulagée de ne pas le voir habillé comme un soldat et de ne pas reconnaitre des traits familiers. Il s’excuse même d’un signe de main. Si j’en arrive à la bonne conclusion, il m’a prit pour une autre personne, ce qui est assez réconfortant. Il ne me connait pas, je ne le connais pas, j’ai eu chaud. Mais il ne part pas, et moi non plus. C’est idiot hein ? Mais je ne prends pas mes jambes à mon cou malgré tout. C’est certainement la certitude qu’il ne me connait pas et la curiosité qui me pousse a rester. En fait j’aimerais savoir qui est ce qu’il cherche. Ca peut être le début de mes investigations, ou pas d’ailleurs, mais bon. Qui ne tente rien n’a rien. « Il n’y a pas de mal » je réponds doucement à son excuse silencieuse. « Excusez moi, vous cherchez quelqu’un ? » je demande gentiment. Et alors qu’il s’apprête à me répondre quelqu’un lui rentre dedans. Je retiens un sursaut et le regarde rapidement pour savoir si cet être est dangereux ou non. Mais idem, il est inconnu au bataillon.

Discrètement, j’ai réussi à m’éclipser. De toute façon les gens ne faisaient pas trop attention à moi. Le muet m’étais rentré dedans et refusait de m’adresser la parole et le brun ténébreux ne faisait même pas attention à moi. Et puis vu que les gens ne se connaissaient pas, cela m’étonnerais que j’arrive à récupérer la moindre information super importante dont le roi Peter ou la reine Susan aurait besoin – et le but même de ma présence ici. Alors avant que plus de gens ne se regroupent autour d’eux pour je ne sais qu’elle raison, j’ai fais quelques pas en arrière en remettant correctement ma capuche sur ma tête avant de partir doucement et de me fondre dans la foule. Je marchais en prenant garde à ne rentrer dans personne. Ce serait tellement embarrassant. Néanmoins je garde l’oreille tendue, comme la petite fouine qui a toujours sommeillée en moi, à l’affut de n’importe quelle conversation compromettante et intéressante.