Quelques silhouettes peuvent se dessiner dans ce champ totalement plongé dans la brume matinale. Les interrogatoires menés ces derniers jours n'ont malheureusement pas permis à l'un des deux camps, qui s'affrontent maintenant depuis des années, de pouvoir envahir l'autre. Esméralda et Clément se sont montrés fidèles à leur pays et à leur souverain. Malgré la torture dont il a été victime, le jeune homme n'a pas dit un mot sur la position du camp Narnien. Quant à la princesse de Telmar, elle a donné bien du fil à retordre au roi Peter. Par chance un consensus a pu être trouvé. Les deux otages pourront regagner librement leur camp, mais avant ça, c'est sous bonne escorte que chaque parti gagne ce terrain en zone neutre. Jason et quelques-uns de ses soldats sont déjà présents lorsque le grand roi de Narnia arrive entourés de valeureux Narniens. Comme on aurait pu s'y attendre, aucun des otages n'est encore là. La tension est palpable et au moindre faux mouvement l'échange pourrait bien tourner court. Les deux chefs de guerre s'avancent de quelques mètres pour échanger de brèves paroles. "Finissons en rapidement" Peter détourna rapidement la tête pour faire signe à ses hommes d'emmener la princesse Esméralda. Sans dire un mot de plus Jason fit de même. L'échange d'otages semble imminent. Pas à pas Esméralda et Clément regagnent les leurs sous les yeux vigilants des combattants, qui eux n'attendent qu'une chose, l'affrontement. L'esprit apaisé les jeunes gens finissent par rejoindre les rangs des leurs. Néanmoins, aucune effusion de joie ne vient égayer ce tableau brumeux. Un à un les Telmarins quittent le champ. Il n'y aura ni vengeance, ni guet-apens aujourd'hui, les souverains ayant semble-t-il tirer une leçon de cette mission qui se révèle être un véritable échec pour Telmar, mais également pour Narnia. Les compteurs sont à zéro et chacun devra faire preuve d'audace et de malice pour que son camp puisse enfin prendre le déçu sur l'adversaire. La guerre est loin d'être terminée et c'est avec beaucoup d'amertume que les uns et les autres regagnent leur campement, conscient que l'adversaire peut faire preuve d'autant d'intelligence qu'eux.